Plus d’une demi-heure avant le début du bloc final, Alpha Oumar Djalo (-81 kg) était l’un des rares en mouvement dans la salle d’échauffement. Aidé par Alexis Mathieu, le tricolore répétait ses gammes en uchi komi et se préparait pour son dernier combat de la journée. Teddy Riner, lui, était parti préparer sa finale à l’extérieur de l’Arena avec son entraineur Franck Chambilly.
Masculins -81 kg : Bien dans son combat, le Français appliquait son rythme et faisait monter les pénalités chez son adversaire Emirati – anciennement Géorgien – Tatalashvili. Après Tokyo et Jérusalem en Décembre 2022, c’est une troisième médaille de bronze en autant de sortie internationale pour le leader national de la catégorie.
L’autre place de trois récompense le Canadien François Gauthier Drapeau, tombeur du Turc Albayrac, illustrant la prise d’ampleur de la nation nord-américaine.
En finale, le champion du Monde de la catégorie Grigalashvili démontrait encore toute l’étendue de son talent en proposant un judo basé sur l’attaque. Et même lors qu’il semble pouvoir être mis en danger sur un contre par l’autre finaliste, l’Allemand Cavelius, il parvient à reprendre l’appui nécessaire pour rester au dessus et marquer ippon.
Féminines -70 kg : Dans les trente premières secondes de son combat, la Brésilienne Froner, battue par la Française Gahie lors du quart de finale, inflige un waza ari à Teltsidou (GRE) sur kata guruma. A la mi combat c’est toutefois cette dernière qui reprend les choses en main et égalise sur un mouvement de hanche. Arrivées dans le golden score, les réserves énergétiques sont bien consommées et c’est la sud américaine qui montre le plus d’activité jusqu’à obtenir la victoire aux shidos.
Des pénalités aussi pour aider Kim Polling (NED) à venir a bout de Barbara Matic (CRO) et obtenir l’autre médaille de bronze, sa treizième récompense en Grand-Slam.
Duel générationnel en finale entre la championne du Monde 2019 Gahie et la championne du monde juniors en titre Tsunoda Roustant. Beaucoup de mouvements d’épaules chez l’Espagnole qui empêchent la Française de composer et voit s’accumuler contre elle les pénalités. L’ibérique contrôle intelligemment la manche de la tricolore et l’oblige à une dernière attaque sans préparation qui lui vaudra une pénalité fatale.
Masculins -90 kg : Les deux confrontations pour le bronze se sont révélées très semblables. Indécis tant l’objectif était de poser les mains, c’est le Cubain Silva Morales qui, plus actif, remporte le premier combat aux pénalités et sa septième médaille en Grand-Slam. Le second est remporté par le Géorgien Maisuradze qui vient rajouter une médaille à la moisson de son pays, après avoir plaqué au sol un David Klammert (CZE) exténué sur o soto makikomi.
En finale, le Hollandais Van t End tentait de reproduire son schéma habituel mais se heurtait à un adversaire plus fermé. Après un échange musclé au niveau du kumi kata, l’espace se créait pour que le champion du Monde 2019 glisse sous son adversaire Azerbaidjanais dans un ippon seoi nage à gauche. Waza ari donné par l’arbitre, qui permettra au Néerlandais de remporter le combat à la fin du chronomètre et sa première médaille d’or à Paris.
Féminines -78 kg : C’est la Coréenne Yoon qui se montre la première dangereuse avec un waza ari inscrit dans les premiers instants du dernier combat contre Steenhuis (NED). Dans la dernière minute, la hollandaise emmène son opposante sur le dos pour revenir à égalité, prenant même un avantage stratégique son adversaire ayant une pénalité contre elle. Cet avantage sera gardé jusqu’au hansokmake pour permettre à la batave de repartir avec sa 17e médaille en Grand-Slam.
Même finalité dans le combat récompensant l’autre troisième de la catégorie, avec une victoire à la clé pour la Coréenne Lee au triste jeu des pénalités face à la Portugaise Sampaio.
La finale franco-française présentait une sérieuse différence d’expérience mais pas d’envie. Audrey Tcheuméo imposait son physique à la garde et voyait les pénalités monter chez son adversaire. Mais le combat durant, la pression se fit de moins en moins forte chez la championne du Monde 2011, laissant Chloé Buttigieg reprendre espoir. Un espoir éteint après une minute de golden score permettant à « Tchoumi » de reprendre la couronne parisienne pour la sixième fois de sa carrière.
Masculins -100 kg : Un soleil dans le ciel de l’AccorHotel Arena, voilà ce qu’on vu les spectateurs suite à la projection réalisée par Shady Elnahas (CAN) sur koshi guruma. L’Israélien Paltchik est monté si haut que le Canadien n’a pu retenir la manche avant l’impact. Heureusement plus de peur que de mal, tant et si bien que le triple champion panaméricina finira par s’incliner sur un mouvement d’épaule. L’Azéri Kotsoiev s’adjuge le bronze au détriment du Belge Nikiforov, vainqueur l’an passé, ici encore grâce à l’accumulation de pénalités.
La finale opposait les champions continentaux en titre, savoir le Hollandais Korrel et le représentant des Emirats Arabes Unis Kostoev. Une finale fermée et peu passionnante qui ira jusque dans le golden score où après 1 minute, sur une technique qui pousse plus qu’elle ne roule, le champion d’Europe s’adjuge le sacre de cette édition 2023.
Féminines +78 kg : Romane Dicko et Julia Tolofua se présentaient chacune sur leur tapis dans la conquête du bronze. Objectif remplit pour la championne du Monde qui fait chuter son adversaire sur l’arrière et l’immobilise dans la foulée pour assurer la médaille, bientôt rejointe par Julia vainqueur de son adversaire par hansokumake.
Une autre finale un peu fade entre la Coréenne Kim et la Nippone Akiba, où chacune cherche à établir sa supériorité physique. Dès la mi combat l’arbitre avait déjà distribué deux shidos de chaque côté, et en infligeait un troisième à la japonaise peu de temps après faute d’attaque.
Masculins +100 kg : La confrontation ouzbèke pour la première place de trois fut parmi les plus agréables à suivre de ce bloc final. La première valeur au tableau est à mettre au crédit de Yusupov, après un mouvement ayant fait atterrir son adversaire sur les fesses et se rattrapant sur les mains. Waza ari pour Tori et shido pour Uke. Pas désespéré pour autant, Bakhtiyorov recolle au score sur un o uchi avant de finalement s’incliner face à son compatriote.
Beaucoup moins de spectacle sur le tapis d’à côté où un Roy Meyer (NED) peu inspiré n’arrivait pas à emballer le combat et offrait trois pénalités à son adversaire coréen.
La finale enfin, que tout le monde attendait dans l’Arena de Bercy, opposait le jeune japonais Hyoga Ota au décuple champion du Monde Teddy Riner. Plus petit de taille et peut-être bloqué devant l’obstacle à franchir, le Nippon se retrouvait trop souvent dans un position défensive exagérée. On notera tout de même que les deux attaques franche du combat, dont la première est intervenue après deux minutes, sont à mettre à son crédit infligeant un shido pour non combativité au tricolore. Néanmoins, grâce à l’impact physique qu’il a su imposer, le désormais septuple vainqueur de l’épreuve montre sa détermination dans la quête d’une troisième couronne olympique.